Avec l’essor des voitures électriques, de nombreuses entreprises envisagent de remplacer leurs véhicules thermiques par des voitures électriques pour leurs collaborateurs. Cela soulève une question importante : les voitures électriques sont-elles adaptées aux besoins des commerciaux et cadres itinérants, qui parcourent souvent de longues distances chaque jour ? Pour répondre à cette question, il faut examiner les aspects liés à l’autonomie des véhicules, les infrastructures de recharge disponibles et la gestion des trajets professionnels.
1. L’autonomie des voitures électriques : où en sommes-nous ?
L’autonomie des voitures électriques a considérablement évolué ces dernières années. Alors qu’auparavant, la majorité des modèles ne dépassaient pas 150 km avec une charge complète, les véhicules modernes offrent des performances bien plus intéressantes, capables de couvrir la plupart des besoins professionnels.
En 2024, les modèles les plus courants proposent une autonomie comprise entre 300 et 500 km. Certains véhicules haut de gamme, comme les Tesla Model S ou les Mercedes EQS, atteignent même plus de 600 km. Pour les commerciaux et cadres itinérants, cela peut sembler suffisant pour une journée de travail. Cependant, il est essentiel de tenir compte de plusieurs variables :
- Conditions de conduite : l’autonomie varie en fonction de la vitesse, du type de route (autoroute, ville), du climat (froid ou chaleur extrême) et de l’utilisation de la climatisation ou du chauffage.
- Charge utile : un véhicule chargé avec des marchandises ou plusieurs passagers peut voir son autonomie réduite.
Voici un tableau comparatif des autonomies de quelques modèles populaires en 2024 :
Modèle de voiture électrique |
Autonomie (km) |
Prix approximatif (€) |
Tesla Model 3 |
491 |
42 000 |
Renault Mégane E-Tech |
470 |
40 000 |
Hyundai Ioniq 5 |
480 |
46 000 |
Peugeot e-208 |
340 |
35 000 |
Tesla Model S |
634 |
90 000 |
2. Les besoins spécifiques des commerciaux et cadres itinérants
Les besoins des collaborateurs itinérants sont différents de ceux des conducteurs qui utilisent leur voiture principalement pour des trajets domicile-travail. Un commercial ou un cadre en déplacement doit souvent couvrir de grandes distances sur une journée, visiter plusieurs sites, et dans certains cas, passer d’une région à l’autre.
En général, un collaborateur itinérant parcourt entre 200 et 400 km par jour, parfois plus en fonction des secteurs géographiques à couvrir. Cette distance est tout à fait compatible avec les capacités des voitures électriques modernes, à condition de bien gérer la recharge et de prendre en compte les imprévus (bouchons, modifications d’itinéraires).
D’après les experts du Cercle Auto : « Planifier la recharge est essentiel pour optimiser les déplacements en voiture électrique. »
3. Les infrastructures de recharge : un enjeu clé
L’autre grand défi pour les commerciaux et cadres itinérants est la disponibilité des bornes de recharge sur leurs trajets. En effet, même si l’autonomie d’une voiture électrique est suffisante pour couvrir une journée type, il est impératif de pouvoir recharger facilement et rapidement le véhicule, notamment lors des trajets longue distance.
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Bornes de recharge en France et en Europe
En France, le nombre de bornes de recharge a fortement augmenté, avec plus de 100 000 points de recharge publics disponibles en 2024. Cependant, toutes ces bornes ne sont pas égales en termes de vitesse de recharge. On distingue principalement :
- Les bornes de recharge normale (7-22 kW) : elles permettent de recharger une voiture en 4 à 8 heures, adaptées pour des arrêts prolongés (repas, réunion, nuitée à l’hôtel).
- Les bornes de recharge rapide (50-150 kW) : elles permettent de récupérer environ 80 % de la batterie en 30 à 60 minutes, idéales pour les pauses déjeuner ou des arrêts planifiés.
- Les bornes ultra-rapides (150-350 kW) : elles se trouvent souvent sur les grands axes autoroutiers et permettent de recharger jusqu’à 80 % en moins de 30 minutes, parfaites pour les longs trajets.
En Europe, le réseau Ionity et Tesla Supercharger s’étend également, facilitant les déplacements transfrontaliers.
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b) Planifier la recharge : la clé du succès
Pour les collaborateurs itinérants, la planification des recharges devient un élément essentiel dans la gestion de leurs déplacements. L’utilisation d’applications mobiles comme Chargemap, ABRP (A Better Route Planner) ou encore PlugShare permet d’identifier les bornes disponibles sur les trajets et de connaître leur disponibilité en temps réel.
4. Les temps de recharge : comment les intégrer dans une journée de travail ?
Un des aspects qui inquiète souvent les gestionnaires de flottes et les utilisateurs potentiels est le temps de recharge des voitures électriques. Contrairement aux véhicules thermiques, où un plein peut se faire en 5 à 10 minutes, une recharge complète d’un véhicule électrique peut prendre plusieurs heures.
Cependant, pour les trajets professionnels, il n’est pas toujours nécessaire de recharger entièrement la batterie chaque jour. Une recharge rapide de 20 à 30 minutes, par exemple lors de la pause déjeuner, suffit souvent pour récupérer une autonomie confortable.
Optimiser le temps de recharge :
- Pause déjeuner : Profiter des pauses pour recharger sur des bornes rapides peut permettre de récupérer jusqu’à 300 km d’autonomie en 30 minutes.
- Réunion ou rendez-vous : Certains lieux de rendez-vous, comme les hôtels ou les centres d’affaires, sont équipés de bornes de recharge, ce qui permet de recharger pendant le travail.
- Recharge à domicile : Pour les collaborateurs qui peuvent recharger leur véhicule chez eux, cela simplifie la gestion de l’autonomie pour le lendemain.
5. Les avantages et inconvénients de la voiture électrique pour les itinérants
a) Avantages :
- Coût réduit à l’usage : Les frais de recharge sont bien inférieurs aux coûts du carburant pour un véhicule thermique. En fonction du tarif de l’électricité, un plein complet peut revenir à 10-15 €, contre 60-80 € pour un plein d’essence.
- Entretien réduit : Les voitures électriques nécessitent moins d’entretien (pas de vidange, moins de pièces mobiles), ce qui réduit les coûts pour l’entreprise.
- Primes et incitations fiscales : Les entreprises peuvent bénéficier d’aides à l’achat ou de crédits d’impôt pour intégrer des véhicules électriques dans leur flotte.
b) Inconvénients :
- Autonomie limitée : Même si les autonomies ont augmenté, pour les commerciaux parcourant plus de 500 km par jour, la voiture électrique peut devenir contraignante sans infrastructure de recharge suffisante.
- Temps de recharge : La gestion des recharges peut nécessiter une planification plus rigoureuse, contrairement à un simple arrêt dans une station-service.
- Coût d’achat : Le prix d’une voiture électrique reste plus élevé que celui d’un véhicule thermique équivalent, bien que cet écart soit partiellement compensé par les aides et les économies à long terme.
6. Conclusion : la voiture électrique pour les itinérants, une option viable mais à préparer
Les voitures électriques sont aujourd’hui une option tout à fait envisageable pour les commerciaux et cadres itinérants, à condition de prendre en compte quelques paramètres clés. L’autonomie des modèles modernes est suffisante pour couvrir les besoins quotidiens de la majorité des utilisateurs, et les infrastructures de recharge s’améliorent constamment.
Cependant, il est important pour les entreprises et les collaborateurs de bien planifier leurs trajets, notamment en termes de recharge. Pour les trajets très longs, il peut être judicieux de combiner la voiture électrique avec des solutions hybrides ou thermiques pour couvrir les besoins sans contraintes.
En conclusion, avec une bonne organisation et une infrastructure adaptée, la voiture électrique peut parfaitement répondre aux attentes des collaborateurs itinérants tout en réduisant les coûts d’usage et en apportant une dimension écologique non négligeable.